« The Sandman » sur Netflix : Neil Gaiman, écrivain onirique


Pétri d’influences mythologiques et rock, le Britannique Neil Gaiman a aussi, à sa façon, un statut de légende.

En 2008, The Times disait de lui qu’il était « l’écrivain le plus célèbre dont vous n’avez jamais entendu parler ». Pourtant, en trente-cinq ans de carrière, cumulant des dizaines de romans, nouvelles, bandes dessinées et scénarios pour le cinéma et la télévision, couronné par les plus grands prix littéraires de la science-fiction et de la fantasy, Neil Gaiman est un auteur culte pour les amateurs de littérature de genre. Une star invitée dans un épisode des Simpson ou de la sitcom The Big Bang Theory. Un auteur qui livre l’une de ses œuvres les plus exploratoires et la plus célèbre dès le début de sa carrière avec la bande dessinée The Sandman, dont l’adaptation en série télé est mise en ligne par Netflix à partir du 5 août.

De 1989 à 1996, il a revisité un personnage de l’univers DC Comics créé en 1939, le Marchand de sable (sandman, en anglais). Au fil des albums (illustrés par différents dessinateurs), l’écrivain britannique propose une grande saga construite autour de la famille des Eternels : on y compte le héros Dream, maître des rêves aux traits humains, mais aussi la Mort, la Destruction, le Désir, le Désespoir, le Destin et le Délire.

Vague britannique dans le comics

En 1988, Neil Gaiman et son acolyte, l’artiste illustrateur Dave McKean, ont fourbi leurs armes chez DC Comics en s’attelant à un personnage mineur de l’univers Batman, Orchidée noire. Les deux artistes se connaissent depuis peu et un compatriote, l’auteur et critique de BD Paul Gravett, leur a mis le pied à l’étrier en leur commandant quelques planches pour un magazine, racontera Gaiman en 2014 dans une longue interview à Planète BD. En résulte l’album Violent Cases. Le narrateur y raconte un souvenir d’enfance, une consultation chez un ostéopathe qui avait lui-même eu Al Capone pour patient. C’est la première pierre d’une longue amitié : McKean signera notamment les couvertures emblématiques de The Sandman.

« Neil Gaiman fait partie de cette vague d’artistes britanniques qui, à la fin des années 1980 et au début des années 1990, dans le sillage d’Alan Moore, ont été recrutés par l’éditrice Karen Berger de chez DC, qui a fondé ensuite le label Vertigo », explique François Hercouët, directeur éditorial d’Urban Comics qui a entrepris en 2012 de publier en France l’intégrale de The Sandman. Pour l’éditeur, cette génération d’auteurs est pionnière. Selon lui, « elle a apporté un regard neuf sur le patrimoine du comics et les mythes de superhéros. Elle a insufflé une nouvelle narration sémantique et thématique dans le comics américain, abordant souvent des sujets plus matures », citant par exemple « l’importation du mot fuck dans ces BD, de la sexualité explicite, de la modernité et une certaine part d’ombre ».

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